Le Journal des Propriétaires
Livres / DVD
De mémoires d’ouvriers, de Gilles Perret, 22 €, production La Vaka et la Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain
Le dernier documentaire de Gilles Perret, sorti en salle au mois de février, est désormais disponible au format DVD depuis la mi-octobre. Dans ce film, l’auteur, dont c’est le 16e documentaire, redonne une visibilité à tous ceux qui ont disparu des écrans : les ouvriers, alors qu’ils représentent 23% des actifs. Gilles Perret retrace l’histoire des ouvriers des montagnes de Savoie, de la fusillade de Cluses en 1904 lorsque des patrons tirèrent sur les grévistes, au témoignage d’un ouvrier à l’usine de La Bathie aujourd’hui. C’est ainsi le récit de tous ceux qui ont construit ce bout des Alpes, des barrages aux infrastructures jusqu’aux stations de sports d’hiver.
Entre archives de la Cinémathèque des pays de Savoie et de l’Ain et paroles de métallurgistes, d’ouvriers paysans, d’ouvriers du bâtiment, de syndicalistes, de cadres d’entreprises et d’historiens, ce film ouvre le dialogue et les horizons pour, comme en a pris l’habitude Gilles Perret, partir du local pour aborder un sujet global : l’histoire sociale.
Le DVD peut être commandé sur www.dememoiresdouvriers.com ou à La Vaka, La Revenette 74360 Vacheresse
Ski de randonnée Haute-Savoie Mont-Blanc, de François Labande, éditions Olizane, 23 €
Du Léman au lac d’Annecy, du plateau des Glières à la chaîne du Mont-Blanc, la Haute-Savoie, berceau de l’alpinisme, est aussi l’une des régions des Alpes les plus favorables à la pratique du ski de randonnée. Ce guide décrit quelque 170 itinéraires dont 40 pour le seul versant français de la chaîne du Mont-Blanc, de la balade d’initiation au ski extrême. L’auteur, François Labande, a longtemps résidé en Haute-Savoie, il est l’initiateur d’une série de guides de ski de randonnée et de randonnée pédestre qui font référence. Il collabore aussi à la revue Montagnes magazine et il est l’un des fondateurs du mouvement Mountain Wilderness pour la sauvegarde des espaces sauvages.
Samivel, prince des hauteurs, Jean-Pierre Coutaz, éditions Glénat en partenariat avec le musée ethnographique de Genève, 35,50 €
Il y a tout juste vingt ans disparaissait Samivel. Samivel le dessinateur, Samivel l’écrivain, le cinéaste, l’explorateur. Ce bel ouvrage, réalisé à partir des œuvres léguées au musée d’ethnographie de Genève, vient rendre hommage à un prince des hauteurs. Célèbre pour ses aquarelles représentant la neige ou la haute montagne, l’éclectique artiste maniait avec la même dextérité la poésie, la peinture et l’humour. Si, pour les amoureux de la montagne, le nom de Samivel évoque spontanément aussi bien de petits bonshommes confrontés à l’immensité de la nature, que des aquarelles éthérées aux subtiles variations de bleu, bien peu savent que derrière ce pseudonyme se cache un artiste autodidacte, solitaire, inclassable : Paul Gayet-Tancrède. La plupart des œuvres de Samivel sont connues mais elles sont rarement interprétées. Jean-Pierre Coutaz, historien de l’art et lui-même artiste, en propose ici une lecture riche et savoureuse. La façon d’écrire et de décrire, souvent avec humour et amour, livre un angle de vision singulier sur les créations du prince des hauteurs.
En fin d’ouvrage un appareil critique présente l’intégralité de la collection (illustrations, archives, objets) détenue par le musée ethnographique de Genève auquel Samivel a légué une grande partie de se œuvres.
Mont-Blanc, les plus belles courses, Philippe Batoux, éditions Glénat, 39,50 €
Afin d’atteindre ces cimes prestigieuses par les voies les plus intéressantes, selon des critères bien établis au fil des ans ou apparus plus récemment, cet ouvrage présente une sélection de 100 courses incontournables, de la grande classique historique aux nouvelles lignes ouvertes ces dernières années ; 100 itinéraires dans un ordre croissant de difficulté. L’auteur aborde l’historique et l’ambiance de chaque course avant de donner tous les renseignements techniques nécessaires, complétés par des tracés sur photos et des croquis détaillés. Une grande place est donnée à l’aspect visuel grâce à de nombreuses photographies valorisées par le grand format de l’ouvrage.
Le choix des courses a été déterminé par la qualité du rocher, de l’équipement, l’esthétique de l’environnement, le prestige du sommet, l’engouement qu’elles suscitent. Et puis les pratiques modernes sont à l’honneur : goulottes qui ne se forment qu’en hiver, falaises d’altitude équipées pour l’escalade libre difficile, enchaînements d’arêtes et traversées de grands sommets. A côté de noms aussi connus que l’arête des Cosmiques, la Directe américaine aux Drus, le couloir Whymper à la Verte, le Linceul et la Walker aux Jorasses, on trouve par exemple Le festin de Babeth aux Ciseaux, No siesta aux Jorasses ou Ma Dalton à l’aiguille du Midi...
Le Bruit de la chute, Joe Simpson, éditions Glénat, 22 €
Vingt ans après La Mort suspendue, Joe Simpson revient avec un roman tout aussi haletant que le récit de sa fameuse épopée. Alors qu’ils bivouaquaient sur une vire, il a vu sa compagne disparaître dans le vide. Un instant il a retenu sa main, elle s’est accrochée à son regard, mais il a été impuissant à enrayer sa chute. Lui s’en est tiré, au terme d’un effroyable calvaire. De quoi bouleverser le cours d’une vie.
Vingt-cinq ans plus tard il est gardien de refuge au pied de cette même paroi, où il se consacre à la sécurité des grimpeurs. Un hiver, un couple échappe de justesse au mauvais temps qui vient de tuer un alpiniste. La tempête menace de détruire le refuge où il est resté veiller la jeune femme blessée. Alors que les éléments se déchaînent, il est submergé par les souvenirs, la douleur de la perte et la culpabilité. Comment survivre ? Il est largement admis que Joe Simpson, après plusieurs livres, était un alpiniste audacieux, voire trompe-la-mort, en même temps qu’un conteur passionnant. Ce dernier ouvrage viendrait alors affirmer qu’il est aussi un écrivain formidable, nourri par cette montagne qui exacerbe les sensations, les sentiments, les comportements.
