Aravis - N°78 - Février/Mars 2010
Acte 3 ou comment fédérer un territoire
L’idée
d’une rencontre entre l’art contemporain, la population
d’un territoire déterminé et les scolaires a
germé dès 2000, mais il a fallu cinq ans pour que se
concrétise Acte Aravis. La 3e édition sera
inaugurée le 27 mars. Désormais
l’évolution de la manifestation dépasse les
capacités de l’association porteuse du
projet.
Durant un cursus universitaire, Anne Bidaut découvre l’art contemporain et ses richesses. Rebutée par le langage abscons des professionnels, elle est persuadée qu’une rencontre et un partage peuvent se réaliser entre des artistes et le public, mais surtout des scolaires. L’idée a du mal à prendre et c’est la rencontre avec Alain Livache, directeur artistique indépendant, qui fera évoluer le projet. «Alain nous a conseillés de faire quelque chose d’intercommunal, que les artistes soient présents dans les villages et que des rencontres se fassent avec les scolaires», raconte Alain Bidaut, président de l’association Acte et mari d’Anne. Le conseiller général Jean-Paul Amoudry est le premier à amorcer la pompe en versant une subvention et l’opération originelle se déroule en 2005 ; il aura donc fallu cinq ans pour que l’idée première se concrétise.
Cette édition initiale d’Acte Aravis voit neuf communes participer, huit artistes présents venant de la région Rhône-Alpes, et un budget limité. Une exposition centrale est déjà mise en place à Mobalpa. «Nous avons réussi à nouer des relations entre les artistes et les écoles, et à créer cette possibilité d’échanges», souligne le président. Les œuvres sont ainsi installées durant deux mois et demi (entre mars et juin) sauf à Entremont et Les Clefs où elles sont pérennes durant les vacances d’été. Les visites commentées gratuites voient 450 écoliers arpenter l’exposition centrale ou le circuit d’art dans les villages, et participer à un cycle de sensibilisation à l’art contemporain. Un atelier de pratique artistique est même monté à l’école publique des Villards.
Pour ce faire, l’association Acte voit le jour et Alain Livache est engagé comme directeur artistique. Acte 2 est lancé en 2007 et, à la suite des remarques émises lors de la première édition, les œuvres restent en place durant tout l’été, onze communes participent. L’ensemble des institutionnels et des collectivités doublent leur subvention. «Acte ne vit que de subventions et de partenaires privés parce que notre but est que tout soit gratuit et accessible à tout le monde, à toutes les populations.» C’est ainsi que la palette d’artistes s’élargit et que se créent de «vrais moments de convivialité entre eux et la population. Et puis l’évolution importante se fait avec les scolaires pour lesquels un vrai programme se met en place. Il y a eu dix classes ou ateliers avec les artistes.»
Art et vie dans les Aravis
Acte 3 a vu un changement d’équipe avec l’arrivée de Georges Cazenove comme professionnel (de la Villa du Parc d’Annemasse). «Du coup il y a eu un changement d’échelle et une ouverture vers d’autres artistes ayant pour certains une reconnaissance internationale ou venant de l’étranger. De nouvelles idées nous ont menés à monter des projets largement amplifiés en termes de budget, avec des œuvres pérennes. La communication a également changé d’échelle en s’ouvrant en particulier vers le bassin genevois.»
L’association a aussi changé et franchi le pas en demandant l’agrément de reconnaissance d’utilité publique. «Cela nous permet de recevoir des dons de mécènes.» Ces derniers représentent désormais 65% du budget qui a été multiplié par dix depuis la première édition pour atteindre près de 300 000 €. Si, pour les responsables, le premier objectif est de réussir Acte 3 dans l’immédiat, le futur est empreint d’interrogations. «Compte tenu de l’évolution de la manifestation, cela dépasse désormais la capacité de l’association et de son noyau de bénévoles, souligne Alain Bidaut. Il y aura nécessité de restructurer et de prendre le relais. Tout cela ne pourra pas se faire sans une implication des collectivités ni sans une professionnalisation pour pérenniser l’ensemble.»
Acte 3 Art et vie en Aravis sera inauguré le 27 mars au showroom de Mobalpa à Thônes. Le circuit des douze communes sera ouvert de fin mars à fin août, trois œuvres resteront en place (à Entremont, Alex et La Clusaz). Acte éditera un DVD et un catalogue payants, ainsi qu’un dépliant disponible dans les offices de tourisme et les mairies. Un programme de conférences doit se mettre en place.
Acte est une petite association et recherche des bénévoles et des partenaires privés.
Contact Alain Bidaut : 04 50 02 11 38
www.acte-aravis.fr
Photo : Sur les parois du Parmelan, 250 mètres de fil rouge ont été tendus pour l’œuvre de Gérard Bringuier «Résistance» à Dingy-Saint-Clair. Le 27e BCA a aidé au montage de cette œuvre monumentale s’éclairant le soir.
Le refuge tonneau imaginé par Charlotte Perriand, qui n’a pas eu le temps de le réaliser, sera l’une des œuvres restant en place après Acte 3. Ce refuge sera installé sous les Dents de Lanfon à Alex. Pour Alain Bidaut, «nous avons tenté d’être les plus fidèles possible au projet, de le placer dans une ambiance montagne et d’en faire un lieu d’exposition». Professeur de génie mécanique, Alain Bidaut a soumis le projet à un groupe d’étudiants et a trouvé trois artisans pour fabriquer la structure. Le plus dur a été de respecter la création initiale selon des croquis parfois succincts.
Charlotte Perriand, décédée en 1999, a travaillé avec Le Corbusier en particulier et si elle est connue en Savoie c’est pour avoir conçu la station d’altitude des Arcs tant au niveau de l’architecture que dans les aménagements intérieurs. Elle a également travaillé pour Méribel-les-Allues où elle y avait créé son chalet, entre autres.
Photo : Le refuge tonneau, imaginé par Charlotte Perriand, sera installé sous les Dents de Lanfon à Alex.
Durant un cursus universitaire, Anne Bidaut découvre l’art contemporain et ses richesses. Rebutée par le langage abscons des professionnels, elle est persuadée qu’une rencontre et un partage peuvent se réaliser entre des artistes et le public, mais surtout des scolaires. L’idée a du mal à prendre et c’est la rencontre avec Alain Livache, directeur artistique indépendant, qui fera évoluer le projet. «Alain nous a conseillés de faire quelque chose d’intercommunal, que les artistes soient présents dans les villages et que des rencontres se fassent avec les scolaires», raconte Alain Bidaut, président de l’association Acte et mari d’Anne. Le conseiller général Jean-Paul Amoudry est le premier à amorcer la pompe en versant une subvention et l’opération originelle se déroule en 2005 ; il aura donc fallu cinq ans pour que l’idée première se concrétise.
Cette édition initiale d’Acte Aravis voit neuf communes participer, huit artistes présents venant de la région Rhône-Alpes, et un budget limité. Une exposition centrale est déjà mise en place à Mobalpa. «Nous avons réussi à nouer des relations entre les artistes et les écoles, et à créer cette possibilité d’échanges», souligne le président. Les œuvres sont ainsi installées durant deux mois et demi (entre mars et juin) sauf à Entremont et Les Clefs où elles sont pérennes durant les vacances d’été. Les visites commentées gratuites voient 450 écoliers arpenter l’exposition centrale ou le circuit d’art dans les villages, et participer à un cycle de sensibilisation à l’art contemporain. Un atelier de pratique artistique est même monté à l’école publique des Villards.
Pour ce faire, l’association Acte voit le jour et Alain Livache est engagé comme directeur artistique. Acte 2 est lancé en 2007 et, à la suite des remarques émises lors de la première édition, les œuvres restent en place durant tout l’été, onze communes participent. L’ensemble des institutionnels et des collectivités doublent leur subvention. «Acte ne vit que de subventions et de partenaires privés parce que notre but est que tout soit gratuit et accessible à tout le monde, à toutes les populations.» C’est ainsi que la palette d’artistes s’élargit et que se créent de «vrais moments de convivialité entre eux et la population. Et puis l’évolution importante se fait avec les scolaires pour lesquels un vrai programme se met en place. Il y a eu dix classes ou ateliers avec les artistes.»
Art et vie dans les Aravis
Acte 3 a vu un changement d’équipe avec l’arrivée de Georges Cazenove comme professionnel (de la Villa du Parc d’Annemasse). «Du coup il y a eu un changement d’échelle et une ouverture vers d’autres artistes ayant pour certains une reconnaissance internationale ou venant de l’étranger. De nouvelles idées nous ont menés à monter des projets largement amplifiés en termes de budget, avec des œuvres pérennes. La communication a également changé d’échelle en s’ouvrant en particulier vers le bassin genevois.»
L’association a aussi changé et franchi le pas en demandant l’agrément de reconnaissance d’utilité publique. «Cela nous permet de recevoir des dons de mécènes.» Ces derniers représentent désormais 65% du budget qui a été multiplié par dix depuis la première édition pour atteindre près de 300 000 €. Si, pour les responsables, le premier objectif est de réussir Acte 3 dans l’immédiat, le futur est empreint d’interrogations. «Compte tenu de l’évolution de la manifestation, cela dépasse désormais la capacité de l’association et de son noyau de bénévoles, souligne Alain Bidaut. Il y aura nécessité de restructurer et de prendre le relais. Tout cela ne pourra pas se faire sans une implication des collectivités ni sans une professionnalisation pour pérenniser l’ensemble.»
Acte 3 Art et vie en Aravis sera inauguré le 27 mars au showroom de Mobalpa à Thônes. Le circuit des douze communes sera ouvert de fin mars à fin août, trois œuvres resteront en place (à Entremont, Alex et La Clusaz). Acte éditera un DVD et un catalogue payants, ainsi qu’un dépliant disponible dans les offices de tourisme et les mairies. Un programme de conférences doit se mettre en place.
Acte est une petite association et recherche des bénévoles et des partenaires privés.
Contact Alain Bidaut : 04 50 02 11 38
www.acte-aravis.fr
Photo : Sur les parois du Parmelan, 250 mètres de fil rouge ont été tendus pour l’œuvre de Gérard Bringuier «Résistance» à Dingy-Saint-Clair. Le 27e BCA a aidé au montage de cette œuvre monumentale s’éclairant le soir.
Charlotte Perriand et son refuge tonneau
Le refuge tonneau imaginé par Charlotte Perriand, qui n’a pas eu le temps de le réaliser, sera l’une des œuvres restant en place après Acte 3. Ce refuge sera installé sous les Dents de Lanfon à Alex. Pour Alain Bidaut, «nous avons tenté d’être les plus fidèles possible au projet, de le placer dans une ambiance montagne et d’en faire un lieu d’exposition». Professeur de génie mécanique, Alain Bidaut a soumis le projet à un groupe d’étudiants et a trouvé trois artisans pour fabriquer la structure. Le plus dur a été de respecter la création initiale selon des croquis parfois succincts.
Charlotte Perriand, décédée en 1999, a travaillé avec Le Corbusier en particulier et si elle est connue en Savoie c’est pour avoir conçu la station d’altitude des Arcs tant au niveau de l’architecture que dans les aménagements intérieurs. Elle a également travaillé pour Méribel-les-Allues où elle y avait créé son chalet, entre autres.
Photo : Le refuge tonneau, imaginé par Charlotte Perriand, sera installé sous les Dents de Lanfon à Alex.
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Courrier des lecteurs
Nous avons reçu un courrier de M. Jean-Claude Rolland, propriétaire d’une résidence secondaire au Grand-Bornand, sur la suppression de la gratuité du forfait ski pour les seniors ; courrier d’abord envoyé au président de la SAEM des remontées mécaniques du Grand-Bornand en date du 13 janvier. M. Rolland souligne qu’il en fait plus un problème de principe que financier et pense qu’il n’est pas le seul à être choqué par cette mesure mesquine.
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