Ferme Pessey, un patrimoine à préserver
Lors de l’assemblée générale du 3 août de l’Association des résidents de La Clusaz, la présidente, Mireille Sertout, a évoqué la maison Pessey, située à deux pas de la patinoire. Cette maison a la particularité d’être la dernière au centre du village à être restée dans son «jus» d’ancienne ferme, d’avoir gardé son caractère patrimonial désormais si rare.
Propriété de l’association d’action culturelle et sociale de La Clusaz, la maison Pessey doit être vendue. Pour l’administrateur de l’association, Claude Comte, et ancien maire de la station, «nous avons fait expertiser la maison et la procédure suit son cours. La prochaine étape est un rendez-vous avec le notaire qui sera suivie de la diffusion d’une annonce légale pour lancer la vente.» Claude Comte l’assure : «Notre objectif est bien de préserver cette ancienne maison et qu’elle reste dans son état pour ce qui est de l’extérieur.» Dans tous les cas il ne serait pas possible qu’un éventuel promoteur rase la maison pour édifier un immeuble sur cette parcelle.
Les demoiselles Hudry-Prodon, surnommées les Jacquanes, étaient propriétaires de terrains et de cette ferme. Elles en ont fait don de leur vivant à la paroisse lorsque le curé Prémat officiait à La Clusaz. La propriété est entrée définitivement dans le giron de la paroisse en 1946.
Dès les années 1930 le grand-père de Georges Pessey a habité cette maison, puis ses parents jusqu’à leur décès fin 2017. «Mon père a retapé la maison en 1968 mais n’a jamais eu les moyens de l’acheter.» Les derniers accords se sont effectués entre Marius Pessey et Claude Comte, alors maire de La Clusaz et administrateur de l’association qui a pris la suite de la paroisse. «Par un papier signé, mon père s’est engagé à ce que la maison soit rendue après le décès du dernier époux. Il est stipulé qu’un délai de six mois est donné pour vider la maison.» Il n’a donc pas été possible à l’un des enfants de continuer à louer ce bien. Les descendants Pessey ont tenu l’accord et vidé la maison. Reste l’interrogation quant à l’avenir de cette bâtisse qui a un certain charme.
D’ailleurs, les guides du patrimoine, lors de la visite du village, font une halte devant pour souligner l’histoire du bâti typique des Aravis et de La Clusaz en particulier : le toit en ancelles, la construction en bois d’épicéa, le soubassement en pierres, la grange en claire-voie. Cette maison est déjà présente sur une photo de 1898 et pourrait avoir été construite au début du xixe siècle.
Le maire, André Vittoz, explique que «ce bâtiment est identifié au plan local d’urbanisme comme bâtiment d’intérêt patrimonial et architectural». L’édile l’affirme : «La commune s’opposera à toute demande de démolition. De plus, la commune portera une attention particulière à tout projet de rénovation qui devra se réaliser dans le volume existant et conserver le caractère patrimonial du bien.» André Vittoz souligne enfin que la commune pourrait acquérir ce bien concerné par le droit de préemption urbain. «Mais la municipalité, n’ayant pas de projet particulier sur le secteur, n’envisage pas actuellement son acquisition.»