«J’aime le festival, j’aide le festival»
C’est le gros changement de cette 26e édition du festival Au Bonheur des mômes : pour rentrer dans l’aire du festival il faudra désormais payer 5 € la journée et par personne ou 20 € la semaine. Lors d’un point presse organisé le 28 juin, le directeur général du festival, Alain Benzoni, a rappelé la réalité du spectacle vivant : «Il y a 15 ans, le coût de l’artistique représentait 75 % des dépenses d’un festival et la logistique 25 %, aujourd’hui c’est le contraire. C’est pour cela que nous ne pouvions plus continuer comme avant.» C’est donc en accord avec la mairie qu’une participation sera demandée aux festivaliers.
Alain Benzoni a toutefois précisé que le but final du festival était d’offrir du spectacle aux enfants et aux familles. C’est pourquoi les deux spectacles journaliers sous la Grenette resteront accessibles à tous et donc gratuits. «Pour que ceux qui ne peuvent pas payer puissent tout de même avoir accès à des spectacles.»
Aujourd’hui le budget global du festival est de l’ordre de 700 000 € et juste le financement du plan Vigipirate a induit un coût supplémentaire de 50 000 € en 2016 et pourrait être supérieur cette année.
Il s’agit pour les organisateurs de trouver chaque année de nouveaux partenaires. Parce que pour Isabelle Pochat-Cotilloux, directrice de l’office de tourisme, «nous avons beaucoup travaillé sur le positionnement du Grand-Bornand en 2016 et l’art et la culture est une de nos particularités. De plus le festival est l’un des plus gros en Europe axé sur le jeune public. Nous avons aussi la chance d’avoir l’Espace Grand-Bo pour la diffusion culturelle ainsi qu’un tissu d’artistes et d’artisans d’art. Dans ce sens nous voulons aller encore plus loin dès cet été. C’est pourquoi nous ne pouvons plus nous permettre de laisser le tout gratuit, et si l’on se dit que ce festival a du sens, les familles peuvent alors le mettre dans leur priorité d’achat.»
D’ailleurs le slogan annoncé est «J’aime le festival, j’aide le festival». Alain Benzoni a confié que l’ensemble des festivals en France étaient en pleine crise. «Il y a un grave problème de financement et Vigipirate ajoute encore une couche dans les coûts de fonctionnement. Il y a aussi une baisse de fréquentation due à un manque d’argent des gens. Peut-être que dans les années à venir il n’y aura plus d’argent public pour les festivals et qu’il faudra de plus en plus se tourner vers les privés. Il faudra faire avec.»
Place à la fête
Dans tous les cas le Bonheur des Mômes doit rester un moment de fête. Et si l’édition 2017 n’a pas de thème particulier, l’Italie est d’ores et déjà annoncée comme invitée d’honneur l’année prochaine et 2019 fera la place belle aux clowns.
Cette année les spectacles seront beaucoup tournés vers le visuel, le sans parole, «c’est pour faire rêver les enfants», souligne Alain Benzoni. Comme pour chaque édition de nombreuses compagnies viennent avec une création spéciale festival. C’est peut-être aussi pour cela que le Bonheur des Mômes attire entre 250 et 300 professionnels du spectacle vivant qui viennent acheter leur future programmation.
Enfin, les organisateurs le redisent : il est inutile de vouloir tout voir, le mieux est de demander conseil parce que les spectacles proposés sont adaptés pour les différents âges, qu’il y a de nombreuses sollicitations entre les différentes zones du festival et que c’est quand même les vacances…
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