Nature - N°93 - Août/Septembre 2012

Le jardinage c’est aussi du partage

 

L’Association des jardiniers amateurs de la vallée des Aravis (Ajava) s’est créée il y a trois ans autour de Daniel Pollet-Villard, devenu président de la structure. Elle comprend à ce jour 57 adhérents et est ouverte à tous les jardiniers amateurs des communes du canton de Thônes, d’Entremont à Dingy-Saint-Clair, de La Clusaz à Serraval, qu’ils aient de simples pots sur leur balcon ou plusieurs m2 de terres cultivées. «Jardiner seul chez soi apparaît un peu idiot au bout d’un moment, assure Daniel Pollet-Villard. L’important est de se parler et d’échanger. Le but de l’association est aussi de valoriser les jardins amateurs et en quelque sorte de faire de la résistance face à la mal-bouffe et aux grandes surfaces. C’est inciter à revenir à des produits plus sains et plus simples.»

Ainsi est née Ajava par laquelle une action phare est organisée : la visite des jardins des adhérents volontaires. «L’année dernière nous avons visité cinq jardins et c’est comme cela que chacun explique ses astuces, les plantes qui poussent bien chez nous, sa fabrication de compost. Nous sommes là pour apprendre les uns des autres.»

L’association participe à la Foire de printemps de Thônes et propose un troc de graines sur son stand. Elle a également mis en place une journée d’apprentissage des semis. «Il y a des règles à observer pour que cela fonctionne. C’est ce qu’un agrobiologiste est venu nous expliquer, souligne Daniel Pollet-Villard. Nous avons ainsi réalisé une centaine de semis et un mois et demi plus tard nous avions une abondance de replants. Nous nous sommes alors rencontrés pour faire un nouvel échange de ces replants. Parce que nous tenons beaucoup à ce que les gens se rencontrent. Jardiner c’est du concret avec les mains dans la terre. C’est un peu sortir des écrans qui nous envahissent.» La prochaine étape sera de réaliser ses propres graines d’une année à l’autre.

Ajava va également organiser une fête en interne, au mois d’octobre, avec prise de paroles des adhérents. «Nous avons, par exemple, un adhérent qui s’est spécialisé dans les associations de plantes, un autre qui connaît parfaitement la marche à suivre pour réussir du compost ou un autre encore qui utilise le bois raméal fragmenté qui permet de recréer un sol riche. Tout cela peut aussi être partagé.»

Les fleurs, ça se mange... aussi

Pour encore plus de partage, l’association met progressivement en place des soirées conférences. Le 3 juillet il s’agissait de faire connaissance avec les fleurs comestibles, une conférence de Marylène Gros-Daillon à Saint-Jean-de-Sixt. Installée à Alex depuis sept ans, cette productrice s’est spécialisée dans les fleurs comestibles et leur commercialisation. Elle fournit ainsi de grands noms de la gastronomie mais aussi des particuliers comme pour des salades agrémentées de fleurs et accompagnées de leur sauce, des cakes et du beurre aux fleurs. Marylène Gros-Daillon a confié l’histoire de la cueillette et de l’accompagnement des fleurs dans la nourriture. Une notion tombée en désuétude et qui revient sur le devant de la scène. Elle a aussi souligné la création de son métier qui n’existait pas et qu’elle est presque seule en France à pratiquer. «Je peux dire que c’est un vrai bonheur», affirme-t-elle. Son jardin de 700 m2 est uniquement rempli de fleurs.

Son but est bien sûr d’en vivre mais aussi de faire partager sa passion. «Je ne produis que des fleurs simples, de chez nous, que chacun peut cultiver.» S’il est aisé de reconnaître une capucine ou de la bourrache, deux fleurs restées dans la consommation courante, il y a parfois des questions à se poser avant de manger n’importe quoi. «Ce n’est pas anodin pour la santé. Toutes les fleurs comestibles contiennent de la vitamine A et des provitamines qui aident à assimiler les vitamines. Par exemple, quelques fleurs sur une salade font monter à 60% l’assimilation des vitamines contenues dedans.»

Savoir reconnaître les végétaux comestibles et les toxiques, les parties parfois non mangeables, le goût de chacune qui peut être très prononcé, savoir les cultiver le plus naturellement possible, Marylène est intarissable sur son sujet de prédilection. «Quelques fleurs sur une salade apportent de la gaieté et l’envie d’en parler !»

L’important ce soir-là était aussi de goûter et d’échanger tant sur le goût d’un pétale d’hémérocalle que sur le rôle des coccinelles dans un jardin.

Photo : De nombreuses fleurs sont comestibles. La bourrache (notre photo) est restée dans la consommation courante.

 

Ajava, Tél. 04 50 02 24 38, dpol74@free ou sur le site Internet ajava.over-blog.com. Adhésion : 10 €

Marylène Jardi’nature 73, allée des Cortis Le Pont à Alex, Tél. 06 08 37 19 05, site Internet : fleur-comestible.com

Marylène Gros-Daillon accepte les visites dans son jardin à condition de prévenir...

 
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Courrier des lecteurs
Faisant suite à l’ouverture de l’enquête publique concernant la révision partielle du schéma de cohérence territoriale (SCoT) sous l’égide de la Communauté de communes des vallées de Thônes, qui s’est déroulée du 7 décembre au 8 janvier, nous avons reçu un courrier de Madame Catherine Garrigue de Jouars-Pontchartrain (78) et résidente au Grand-Bornand. Il s’agit d’une lettre envoyée à la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

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