Aravis - N°76 - Octobre/Novembre 2009

Les actions de la charte forestière

Etude d’un schéma de dessertes des massifs, étude de faisabilité de chaufferies bois, communication et animation, telles sont les trois grandes actions fixées dans la charte forestière pour l’année à venir.

Elaborée dans le cadre du contrat de développement Rhône-Alpes (CDRA), la charte forestière Fier-Aravis entre dans sa phase concrète après un diagnostic et la définition des enjeux (cf. JdP Aravis n° 70). Cette charte porte sur le territoire des dix communes de la communauté de communes des vallées de Thônes (CCVT) ainsi que les trois communes du syndicat Alex, La Balme-de-Thuy et Dingy-Saint-Clair (ABD).
Dans le programme que se sont fixé les élus, des actions jugées prioritaires ont été mises en exergue. La première consiste en une étude d’un schéma de dessertes des principaux massifs forestiers du périmètre concerné. «Le but est de faire le point sur la situation pour voir s’il y a des améliorations à apporter pour une meilleure exploitation forestière», souligne Jean-Bernard Challamel, président de la CCVT. Il pourra s’avérer nécessaire de construire des pistes complémentaires, de proposer de la pose de câble pour le débardage ou la mise en place d’aires de stockage. Pour cette étude, l’appel à candidatures s’effectuera fin octobre, le coût est estimé à 40 000 € avec des aides de l’Etat et du conseil général.
ara76-2.jpgL’étude de faisabilité de chaufferies bois, elle, se fera d’ici à la fin de l’année et sera aidée par le Seleq 74 et le CDRA pour un total de 82 000 €. Il s’agit d’établir les possibilités de réalisation de chaufferies bois sur les 70 sites communaux recensés équipés en fuel. «Nous étudierons aussi les possibilités de réseaux de chaleur cohérents pouvant être publics et privés, indique le président. Cela nous permettra de passer à une étude de réalisations concrètes en fonction des opportunités financières. Nous voulons donner une impulsion intercommunale pour être sûrs que cela démarre.»
Les ressources en bois énergie, dans l’idéal, doivent être produites localement dans une économie viable. «Selon la charte forestière nous avons du bois énergie pour remplacer le fuel actuel. Si la ressource est théoriquement disponible il faut voir le coût économiquement convenable.» Le président estime que l’approvisionnement peut dépasser le périmètre de la CCVT pour graviter dans un rayon de 50 kilomètres pour que cela reste rentable.
La troisième action porte sur la communication, en premier lieu de la charte forestière, dans tous les bulletins municipaux. Puis par la réalisation d’un reportage vidéo sur la filière bois dans les vallées de Thônes afin de présenter l’ensemble des activités liées à la forêt et au travail du bois. Film qui sera présenté lors de la 3e Semaine du bois (mars 2010) sous l’égide de l’Ecomusée du bois et de la forêt.
Quant à l’animation, elle porte sur la mise en place de la commission intercommunale des forêts. «Ce qui participe au renouvellement de la charte des bonnes pratiques d’exploitation forestière qui a été signée en 1999 mais n’a jamais été appliquée, admet Jean-Bernard Challamel. Cette charte définit les relations entre les exploitants et les propriétaires car il nous faut concilier les demandes des uns et des autres.» Pour le président, l’une des demandes les plus récurrentes est la déclaration en mairie pour chaque exploitation forestière afin que les élus soient au courant de ce qui se passe dans les forêts. Mais aussi la mise en place d’une caution «pour garantir les travaux de remise en état des pistes et des sentiers».
Les actions de la charte forestière sont amenées à être étendues sur plusieurs années et pour certaines à concerner aussi les particuliers.



De l’éco-geste à l’éco-logis


Un bel exemple de passage à l’habitat «écologique» est l’hôtel Beau Site de Saint-Jean-de-Sixt. La famille Bastard-Rosset a débuté, il y a plusieurs années, par des éco-gestes : récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage des fleurs et du potager, compostage des déchets végétaux générés par la cuisine, recyclage de tous les emballages, utilisation de produits d’entretien biodégradables, utilisation de vaisselle biodégradable pour les repas froids, tri sélectif pour les clients de l’hôtel et des appartements.
En 2008, face au prix du litre de fuel, la famille a réfléchi puis impulsé un changement radical dans le chauffage de l’établissement. L’étude de faisabilité s’est effectuée au printemps 2008, les travaux ont débuté au mois d’octobre pour une mise en route cette année, au mois de juin. Le bois déchiqueté a remplacé le fuel. Une nouvelle chaudière Hargassner, un réseau de 120 mètres de circuit de chaleur, un silo de stockage de 50 m3, quatre ballons d’eau chaude, mais également l’installation de 15 m² de panneaux solaires, permettent de chauffer les 15 chambres de l’hôtel, les 7 gîtes ainsi que deux habitations principales et la piscine. Selon les estimations, 200 m3 de bois déchiqueté se substitueront ainsi à 23 000 l de fuel, tout en sachant que la consommation de  1 m3 de bois équivaut à 100 l de fuel. L’ensemble de l’installation a un coût de 180 000 € TTC et des aides de la région Rhône-Alpes, de l’Ademe et de l’Agence nationale des chèques vacances viennent en réduction.
Pour Sébastien Bouché, installateur de la chaudière, les économies d’énergie se réalisent en combinant solaire et bois et par l’installation de ballons de stockage d’eau chaude. «Mais la première chose à faire pour réduire la consommation d’énergie est l’isolation, puis d’utiliser des énergies renouvelables selon les régions.»
Au niveau local, l’installation de la famille Bastard-Rosset permet déjà au menuisier de valoriser ses déchets de bois. Et plus largement la filière bois déchiqueté se met en place pour faire face à la demande.

Hôtel Beau Site à Saint-Jean-de-Sixt : les personnes intéressées peuvent prendre contact  au 04 50 02 24 04 pour visiter l’installation d’énergie renouvelable.
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Nous avons reçu un courrier de Monsieur Michel Bansard résidant au Mans (72) et propriétaire d’une résidence secondaire à Saint-Jean-de-Sixt, qui fait suite à la lettre de Jean-Claude Rolland paru dans notre dernière édition.

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