L’humour à la Sauce bornandine
Si les personnages de Marie et Octavie existent depuis une douzaine d’années, elles ont connu un nouveau souffle depuis deux saisons et leurs spectacles à guichet fermé dans le cadre de l’association A la sauce bornandine.
«Aujourd’hui ce sont les gens qui viennent nous raconter des histoires du village, rigole Joëlle Apkar. Marie et Octavie sont des personnages que les habitants se sont appropriés. Elles ont une existence propre et on a décidé depuis le début qu’elles seraient la base de nos spectacles.»
Tout a commencé il y a une quinzaine d’années quand un spectacle est monté pour le comité de jumelage et réécrit chaque année. C’est de là que naissent Marie et Octavie, les deux vieilles qui profitent de la scène pour dévoiler des on-dit et parfois tout et son contraire d’histoires bornandines.
Avant cela, Joëlle Apkar peut se targuer d’avoir eu un père ayant construit la première discothèque du Grand-Bornand en 1968, la Déesse de la nuit. A son tour elle a tenu un restaurant et un bar au Chinaillon avant d’entrer au service de la sécurité des pistes. Dans son complice de la rigolade, Thierry Guillemin, elle a trouvé une aide précieuse pour la technique, la relecture et la réécriture.
Il y a deux ans, pour retrouver une autonomie, les deux compères créent leur association, la Sauce bornandine, dans le but de nouer un partenariat lors de chaque spectacle annuel. La première année la moitié des bénéfices est revenue aux Puits du désert de Christelle Pernet et en 2013 à Handiski. Cette somme a permis d’acheter un fauteuil équipé pour emmener une personne sur les pistes de ski. «On est fier, c’est proche et c’est concret. Et on est content de faire bénéficier Handiski de cette aide», ajoute Joëlle Apkar.
Les spectacles sont en principe montés sur le même schéma : une première partie de style chansonnier où Marie et Octavie passent en revue l’actualité locale. Une seconde partie qui peut être une série de sketches, une comédie musicale, etc. Joëlle Apkar écrit l’été l’ensemble du spectacle. «Notre but premier est d’amuser le public, confie Thierry Guillemin. Notre devise est d’ailleurs “Faire rire pour rendre le monde meilleur”. On fait un peu les Enfoirés du Grand-Bornand !»
L’association compte 16 membres dont 13 sont sur scène et tous amateurs. Deux techniciens aident avant, pendant en régie plateau, et après les spectacles. La mise en scène est collaborative entre les deux complices. «Nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde, souligne Joëlle Apkar. Nous sommes toujours d’accord sur le fond et la critique est toujours constructive.» Son acolyte d’ajouter : «C’est nous qui faisons le spectacle et ça fonctionne parce qu’on va tous dans le même sens et que le reste de la troupe nous fait confiance.»
A ce jour le prochain spectacle est écrit et retravaillé, la phase d’élaboration de la mise en scène et de la technique avance. «Nous devons tout anticiper pour ne pas courir au dernier moment. Pour nous c’est un an de travail si on veut que ce soit fait correctement», explique Thierry Guillemin.
Six jeunes sont entrés cette année dans l’association, ce qui fait plaisir aux quinquas et quadras. Pour les initiateurs de cette Sauce bornandine, «c’est la déconne tout le temps sans être méchant. Mais on déconne sérieusement, à un moment faut bosser parce que sur scène le plus dur c’est l’humour, c’est au millimètre pour que ça marche. Nous avons la chance qu’au Grand-Bornand les habitants aient une certaine autodérision et une culture du théâtre.»
Attention aux Chinois
Trois dates en 2014 sont programmées pour le prochain spectacle d’A la sauce bornandine : les 18 et 19 avril à 20h30 et le dimanche 20 avril à 18h. La moitié des bénéfices sera reversée à Après la pluie, la compagnie de théâtre de Cathy Dorietto, qui s’occupe d’enfants malades du cancer dans les hôpitaux, et a une école de théâtre à Marseille.
Le cru 2014 sera une pièce de boulevard dont la première partie, la revue de presse de Marie et Octavie, sera intégrée au spectacle. Il y aura des chansons, des portes qui s’ouvrent et se claquent, des quiproquos et une danse. Le thème principal en sera l’invasion des Chinois, surtout que Le Grand-Bornand n’est pas épargné ; que cette invasion est sournoise ! Mais peut-on résister à l’appât du gain, fusse-t-il jaune ?
Marie et Octavie, dans le préambule, parleront bien sûr d’actualité et donc forcément des élections municipales qui se seront déroulées un mois auparavant.
Les places seront en vente à partir du 17 mars à l’office de tourisme et en ligne, tarif 17 €.