Livres
Retour vers le futur
Patrice Labarbe photographie la vallée de Chamonix depuis 25 ans. Il est parti à la recherche des images anciennes, prises entre 1830 et 1930, pour retrouver les mêmes points de vue aujourd’hui. La ville de Chamonix, la vie rurale, les installations touristiques, la forêt, les glaciers, tout a changé sous le regard immuable du maître des lieux, le mont Blanc. De son côté, Dominique Potard met sa plume au service de ces petites nostalgies nées du contraste entre passé et présent. A ce monde à jamais disparu, les auteurs opposent le monde actuel, une modernité où se cachent, ténues, les dernières traces du passé.
Chamonix hier et aujourd’hui de Patrice Labarbe et Dominique Potard, éditions Guérin, 29,90 €
Un temps d’avance
C’est un classique des maisons d’éditions qui le sortent désormais durant l’été : l’agenda. Ceux de Glénat ont l’avantage de parler montagne, nature, d’y inclure des pages pratiques ainsi que de magnifiques photos. Ici il s’agit de celles de l’agence Biosphoto, spécialisée dans la photographie de nature. Les illustrations de cet agenda partent à la découverte des Alpes dans leur ensemble et évoquent les différents milieux naturels, des forêts de basse altitude jusqu’aux plus hauts sommets.
Agenda Nature 2018, Dans les Alpes sauvages, éditions Glénat, 9,95 €
Perspectives
Le dernier numéro d’AlpenScène, la revue de la CIPRA (Commission internationale pour la protection des Alpes), est consacrée au tourisme dans les Alpes et la recherche d’harmonie entre l’affluence des touristes et la vie des habitants.
Dans les années 1950, le tourisme fait figure de voie royale pour empêcher la mort des vallées de montagne. Pendant les vacances hivernales et estivales, de nombreux villages se remplissent de visiteurs et la vie bat son plein. Mais la médaille a aussi un revers : les saisons mortes avec leurs lits froids et leurs volets fermés, les embouteillages et la pollution atmosphérique en haute saison, les investissements sans fin ou encore la dégradation et l’uniformisation des paysages. Dans certaines vallées, la monoculture du tourisme a fait disparaître la diversité économique et culturelle. Qu’apporte le tourisme aux Alpes ? Comment vit-on dans un village où, en haute saison, la population est quadruplée pour une courte période ? Quelles innovations sociales sont initiées par les hôtes ? Les villages de montagne sont-ils aujourd’hui des lieux de vie ou des villages vacances. L’AlpenScène n° 102 cherche les réponses à toutes ces questions.
Revue AlpenScène n° 102 : Destination Alpes, Cipra
Cette édition est à télécharger gratuitement sur le site www.cipra.org/fr/publications/alpenscene-ndeg-102-destination-alpes
Titre posthume
Le 30 avril dernier Ueli Steck disparaissait sur les flancs du Nuptse, dans le massif de l’Everest. La nouvelle a profondément attristé le monde de la montagne et de l’alpinisme. Avant son départ pour le Népal Ueli avait peaufiné avec l’éditeur les détails de ce livre qui était en cours d’impression lorsque l’accident est survenu.
Les éditions Paulsen ont décidé de publier ce texte tel que Ueli le souhaitait. «C’est notre façon de lui rendre hommage, en respectant le texte dont les derniers mots résonnent aujourd’hui de façon troublante.»
Ueli Steck terminait son livre par : «L’important c’est que je sois conscient du danger à chaque instant et que je puisse maîtriser. Alors je continuerai de chercher en montagne les défis excitants, sans me tuer.»
Une autre vie d’Ueli Steck, édition Paulsen, 25 €
Alpinisme
Pour la première fois, un livre rassemble le carnet de courses idéales des grands alpinistes. Parce que la haute montagne n’est pas un voyage tranquille : les meilleurs alpinistes en témoignent dans cet ouvrage brossant en filigrane un portrait de l’alpinisme français actuel. Alpinistes passionnés toujours, ouvreurs de voies parfois, guides ou professeurs-guides très souvent… au travers de ces trente-cinq portraits se dresse la liste de courses idéales : les plus belles voies, les plus difficiles, les plus pures ou celles qui les ont marqués à vie. De Lionel Daudet à Yannick Graziani, en passant par Marc Batard, Philippe Batoux, Jean-Michel Cambon ou Catherine Destivelle, une trentaine d’alpinistes parmi les plus forts livrent leurs secrets, leur mémoire et leurs topos. Ils nous racontent aussi le combat épique – souvent teinté de l’amitié d’une cordée – qui a pu les mener au sommet d’une voie des Alpes.
Chaque récit est accompagné de photographies souvent spectaculaires et du topo de la voie.
Les plus belles courses des grands alpinistes de Jocelyn Chavy, Glénat livres, 35,50 €
La montagne récompensée à Passy
Les organisateurs du 27e Salon international du livre de montagne de Passy ont récompensé Odette Bernezat auteur de Que la montagne est belle ! (éditions Glénat) par le grand prix du Salon du livre de montagne de Passy ; une mention spéciale a été attribuée à Stéphanie Bodet pour A la verticale de soi (éditions Guérin) et à Gérard Guerrier pour Alpini (Glénat).
Jura aux origines de Florent Cardinaux (autoédition) a reçu le prix mondial du livre d’images de montagne ; les mentions spéciales reviennent à L’envol du gypaète d’Antoine Rezer et Jean-Luc Danis (éditions la Salamandre) et En hauts lieux de François Perraudin (éditions Slatkine).
Le grand prix du Pays du Mont-Blanc a été décerné à La naufragée du lac des Dents Blanches de Patrice Gain (éditions Le mot et le reste) ; une mention spéciale à Naufrage au Mont-Blanc d’Yves Ballu (Guérin) pour la cagégorie Romans et documents et Les visages de l’invisible de Patrick de Wilde (éditions Chaman) dans la catégorie Beaux livres.
Le prix nature et environnement est revenu à The last of the Buffalo return to the wild d’Harvey Locke (Summerthoughts publishing) ; et une mention spéciale à Eleveurs en herbe, éveil d’une vocation de Monique Roque-Marmeys (autoédition).
Châteaux, vieilles pierres et blasons de Haute-Savoie de Jacques Gombert (Neva éditions) a obtenu le prix Histoire et patrimoine.