Travaux sur les pistes : recherche de qualité
Passage au forfait mains libres, engagement vers une certification ISO 14001, amélioration de pistes et reboisement, la Croix Fry et Merdassier préparent la saison hivernale en privilégiant la qualité.
Le plus important investissement 2008 pour Merdassier et la Croix Fry est le passage au forfait électronique dit «mains libres», commun à l’ensemble des Aravis. A Merdassier, le directeur de la Serpal, Pierre Allin, estime son coût total à 180 000 € HT dont 120 000 € pour Skidata (voir page 5) et 40 000 € de tranchées et de tirage de fibres optiques. De son côté, Philippe Robin de la société des téléskis de la Croix Fry penche pour un investissement de 170 000 € HT dont 130 000 € de prestation du fournisseur Skidata, 30 000 € de mise en réseau des installations et 10 000 € de système informatique. Tous deux confient que ce système ne changera rien au fonctionnement de leur station et n’enlèvera pas de personnel. «C’est un plus pour le confort du client et nous aurons un meilleur calcul des passages», souligne Pierre Allin. Philippe Robin pense que «la première année nous devons être prudents et ne pas changer grand-chose à l’offre. Par la suite, cela ira croissant pour répondre de plus en plus à la demande du client. Les produits nouveaux seront plus souples dans le temps.»
Dans les menus travaux mais qui ont tout de même un coût, Merdassier poursuit son enneigement de culture et ajoute 300 mètres sur le haut du Merle. «Ensuite, il nous manquera 500 mètres pour boucler la Tête de Cabeau», explique Pierre Allin. Huit hectares du domaine seront équipés de neige artificielle pour un total de 40 ha. La station améliore également certaines pistes comme le Blanchot pour en faire un snowpark permanent. Quant au Petit Chamois il a droit cette année à la visite des 30 ans. Les investissements 2008 de Merdassier sont de l’ordre au total de 250 000 € en comptant le Skidata.
A la Croix Fry, si aucune neige de culture n’est encore en place, des aménagements progressifs se font jour comme le drainage des pistes pour de futurs investissements en ce sens. La convention d’exploitation liant la société des téléskis de la Croix Fry doit être amendée pour que la station puisse s’engager dans la neige de culture. «C’est juste pour sécuriser le début de saison, précise Philippe Robin. Nous ne voulons pas transformer la neige à laquelle sont habitués les clients.» Les autres travaux de cette année consistent à sécuriser les sous-bois où les enfants aiment bien s’arrêter. «Nous poursuivons notre programme de végétalisation et de reboisement comme nous l’avons fait l’année dernière sur les nouvelles pistes. D’autres n’ont pas été très bien faites dans le temps, nous allons les revégétaliser. Cela permet qu’elles s’érodent moins avec les pluies.» Il faut compter 60 000 € à 80 000 € d’investissements en plus du Skidata.
Le gand projet de la station dans les deux ans, si tout va bien, sera de remplacer les deux téléskis de la Tête de Cabeau par un télésiège de Landran de 1 000 m qui partira dès le deuxième virage sur la route de Manigod jusqu’à l’arrivée du Chevreuil. «Cela améliorera la communication entre les deux versants du Cabeau et libérera de la piste.»
ISO 14001, un label vert
Lancée par le Syndicat national des téléphériques et le conseil général, la certification ISO 14001 concerne l’ensemble des stations de Haute-Savoie. Le 1er échelon de certification devrait intervenir en 2009 et le dossier achevé en 2012. «Cette demande de certification consiste à faire un état des lieux de tout ce qui pollue dans notre entreprise, indique Pierre Allin. Il s’agit aussi d’assurer une meilleure rentabilité des dameuses, d’avoir un garage aux normes et de vérifier notre pollution aux hydrocarbures. C’est avoir un respect de la nature et donc sensibiliser la clientèle à ces problèmes.»
Si la Serpal de Merdassier s’engage pour cette certification aux côtés du syndicat national et du conseil général pour que ces derniers prennent en charge 80% du coût du dossier, la société de la Croix Fry a décidé de faire cavalier seul et de pratiquer par elle-même les études tout en renonçant aux aides publiques. «Nous irons à notre rythme et nous ne serons pas en retard sur les autres, affirme Philippe Robin. Pour cette certification, nous engageons des moyens internes.» Pour le responsable «nous devons mettre en place un système où sont étudiés les impacts des pollutions sur l’entreprise, mesurer l’impact sur l’environnement et l’améliorer. Mais aussi regarder notre consommation de gasoil avec ses dommages en rejet de CO2, tout comme le chauffage, les produits polluants comme l’huile des dameuses, les graisses des remontées mécaniques. D’un autre côté, il nous faudra un traitement optimum de nos déchets. C’est aussi par exemple inciter au transport en commun. C’est un principe d’amélioration continue et l’obligation d’avoir un audit régulier par une tierce partie.» Il y a aussi une obligation d’informer le personnel et la clientèle de la démarche. Pour résumer, «cette certification conduit à détailler toutes les activités qui ont un impact sur l’environnement».