Valoriser et entretenir la forêt
La charte forestière de territoire Fier Aravis est née dans le cadre du contrat de développement Rhône-Alpes. Diagnostic et définition des enjeux ont été réalisés ; les projets seront élaborés d’ici au mois de décembre.
Le territoire de la charte forestière comprend les communes de la CCVT (communauté de communes des vallées de Thônes) et du syndicat ABD (Alex, Balme et Dingy). Son taux de boisement est de 50% (18 470 ha) contre 39% pour la Haute-Savoie et 25% pour la France. Ce boisement est très disparate puisqu’il est de l’ordre de 31% à La Clusaz et 67% à Thônes. Globalement, les conifères représentent 70% contre 30% de feuillus. Les chiffres montrent encore que la propriété forestière est à 33% communale, 66% privée et 1% domaniale. La forêt privée est partagée entre 4 683 propriétaires dont la surface moyenne est de 1,7 ha. Elle est la troisième charte forestière de territoire à voir le jour en Haute-Savoie après les collines du Léman et le Haut Chablais.
Cette charte forestière de territoire définit un plan d’entretien et de valorisation de la forêt. Cet aménagement doit être inséré dans le développement durable des territoires ruraux», explique Jean-Bernard Challamel, président de la CCVT. Son financement est de 40 000 E assuré par la CCVT et le syndicat ABD avec des aides de l’Etat, de la Région et du Département.
Un comité de pilotage a d’abord vu le jour, puis un cabinet d’études a réalisé un diagnostic. «La charte est la conséquence indirecte de la canicule de 2003, souligne Jean-Bernard Challamel. Nous nous devions de faire un diagnostic de l’état de la forêt avant de définir les enjeux.» Cette seconde étape a débuté en 2008 avec la constitution de cinq groupes de travail : forêt lieu de production de bois d’œuvre, possibilités offertes par le bois énergie, rôle de la protection de la forêt, biodiversité et qualité du paysage, rôle de la forêt en tant que zone d’accueil et de loisirs.
«Ces cinq thèmes sont repris au mois d’octobre par les groupes de travail avec pour mission de proposer des actions, des projets et leur possibilité de réalisation. Dès le début nous avions choisi de faire une charte avec des objectifs modestes mais réalisables.» Une somme de 25 000 € sera mise sur la table pour les réalisations immédiates. «Cela veut dire que nous irons peut-être plus loin. La forêt est un élément de notre image et de notre économie, il est donc nécessaire d’y consacrer une étude et des actions. Ces actions s’intègrent dans un contexte plus général d’économie.»
Concilier les usages
La forêt des vallées de Thônes a de nombreuses contraintes d’exploitation et par exemple pour le bois énergie, thème à la mode, «nous avons jugé nécessaire d’indiquer de quelle quantité nous pouvons disposer pour définir le niveau d’utilisation car on s’aperçoit que nous n’avons pas forcément des volumes exceptionnels. Ils sont de l’ordre de 1 000 m3 à atteindre par an». Pour ce qui est de la biodiversité et de la qualité du paysage, la forêt en particulier a été mise à mal par les tempêtes de 1999, la canicule mais aussi les attaques de scolytes de l’épicéa. «Il y a aussi le passage d’engins d’exploitation qui ne sont pas adaptés à nos secteurs accidentés. Mais encore tous les passages des véhicules à moteur de loisir. Une question se pose aussi, ne serait-on pas amenés à planter d’autres espèces, à mettre un peu plus de feuillus ?» Quant au dernier aspect de la forêt, en tant que zone d’accueil, pour Jean-Bernard Challamel, se posent alors des questions de compatibilité et de cohabitation entre les différents usagers. «L’exploitation forestière a des exigences que nous devons rendre compatibles avec la sécurité des promeneurs. Se pose aussi la question de la cohabitation entre les différents consommateurs de loisirs, les piétons et les engins à roues, à moteur ou non ; mais aussi la cohabitation entre les utilisateurs de la forêt et la faune sauvage. Nous voulons élargir l’image de la montagne, la rendre plus familière et plus familiale. Il nous faudra concilier tous les usages.»
Les groupes de travail ont pour mission de proposer des actions et leur faisabilité au mois de décembre. «Nous verrons ensuite ce que nous pouvons faire dans le cadre du budget 2009.»