Christophe Assailly, le monsieur trail de Manigod
A peine a-t-il déménagé des Pyrénées-Orientales que Christophe Assailly s’est impliqué dans la vie locale au point d’avoir une réelle ambition pour le village et son potentiel en trail, course en pleine nature.
«Manigod a un potentiel énorme pour le développement du trail. Ce serait dommage de ne pas l’exploiter.» Christophe Assailly a les yeux qui brillent lorsqu’il évoque les montagnes entourant Manigod, et tout ce que cette nature peut offrir.
Dans l’armée durant vingt et un ans, comme adjudant-chef dans l’infanterie parachutiste à Perpignan, Christophe Assailly a passé la moitié de cette période comme moniteur de sports. «J’ai entraîné beaucoup de sportifs qu’ils soient civils ou militaires, aussi bien en cross, en course sur route et en trail. Et c’était aussi bien en vue de compétitions que de la remise en forme.»
Mais l’armée c’est aussi partir sept à huit mois par an dans des zones de combat comme l’Afghanistan ou l’Irak. Le sportif confirmé a ainsi pu prendre sa retraite en 2011 et s’il a toujours adoré la Haute-Savoie, il y est venu plus particulièrement l’année dernière afin de participer au trail de l’Aigle de Manigod. «Nous avons trouvé l’endroit magnifique. J’ai quitté l’armée le 1er septembre, nous avons tout vendu à Perpignan et avons débarqué ici.» Avec sa femme et ses deux fils, Christophe Assailly s’installe quelques mois à Rumilly tout en réhabilitant un appartement à Manigod. Et dès décembre toute la famille devient manigodine.
Le plus beau kilomètre vertical
C’est en discutant avec le directeur de l’office de tourisme, Samuel Delavay, qu’est émise l’idée de réaliser un balisage permanent sur le kilomètre vertical : parcours qui débute à Comburce et monte jusqu’à la pointe de Merdassier pour 1 000 m de dénivelée positive sur 3 400 m de course. «Nous avons fabriqué les panneaux et tous les 200 mètres l’un d’entre eux indique le temps de référence du champion du monde Kilian Jornet.» L’ex-militaire l’affirme : «Ce parcours est le plus joli de France ! Il est en tous les cas le seul sur lequel on court cinq fois dans une compétition officielle.» Et puis comme le trail, cette pratique de la course à pied en pleine nature qui a le vent en poupe depuis plusieurs années, le kilomètre vertical de Manigod «a vraiment du succès. Je suis bien sûr que tous les jours cinq ou six personnes vont y courir et cet été c’était une vraie autoroute !»
Dans la foulée, et parce que Christophe Assailly se promène beaucoup pour découvrir de nouveaux sentiers, sont étudiés deux nouveaux parcours permanents de trail : un 10 km et un 20 km. «Ces deux parcours forment des boucles et débutent au col de la Croix Fry. Le premier fait le tour du plateau de Beauregard et le second passe par les Frêtes, descend au chef-lieu, remonte sur l’Envers jusqu’au pied de Sulens, rejoint Balme, la Gutary puis la Croix Fry par le tour de l’Endran.»
Un village de trail
Le sportif en est persuadé : «Ces deux boucles représentent déjà tout ce dont rêve un trailer. Il y a des montées sèches, des plus douces, de la descente dans les cailloux. Le plaisir est partout, tout autour de Manigod parce que l’on passe de la prairie à de l’alpage puis de la forêt. Ce sont toujours des promenades très ludiques où l’on ne s’ennuie jamais.»
Pour matérialiser ces parcours une centaine de panneaux ont été nécessaires, tous fabriqués à la main. Un autre sera installé au col de la Croix Fry avec un plan explicatif des possibilités de trail à Manigod. «Le prochain projet est un 30 km qui fera le tour de Sulens, passera entre la pointe d’Orcière et le Charvin, sous l’Aiguille, rejoindra l’alpage de Tardevan puis Comburce et la Croix Fry.»
A terme Manigod pourrait devenir un village de trail et ces parcours permanents doivent faciliter la mise en place de stages de découverte à la journée ou, pour des athlètes confirmés, une découverte de sentiers et d’endroits sauvages en toute sécurité. «On pourra encore aller plus loin en mettant au point une super course qui passera par les crêtes. Ce sera très technique mais très beau», insiste Christophe Assailly.
Dans tous les cas, celui qui est, avec son épouse, originaire de Champagne, ne regrette pas son choix. «Nous sommes trop bien ici et avons toujours voulu habiter à la montagne.» Et s’il a un peu levé le pied en termes de compétition, il pratique toujours la course, le vélo et le VTT, le ski alpinisme et le ski de fond. Ses autres passions sont la pêche «et j’adore me promener, aller aux champignons, découvrir de nouveaux endroits. Je suis très curieux.»
Le jeune retraité compte d’ailleurs reprendre une activité d’abord en saison cet hiver puis il a le projet de créer sa structure de service.
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