Manigod - N°75 - Août/Septembre 2009
Les avancées du PLU
Juste avant la
phase cruciale du zonage, le dossier du plan local
d’urbanisme (PLU) est à mi-gué avec
l’élaboration du projet d’aménagement et
de développement durable (PADD). Ce document a
été présenté en réunion publique
le 30 juin.
La révision du plan d’occupation des sols (POS) en PLU a débuté à Manigod en septembre 2006. Depuis, deux réunions publiques ont permis de mieux comprendre les enjeux d’un tel remaniement et les raisons d’une telle durée. Si le PLU est un document important, les élus manigodins ont également planché sur un diagnostic de positionnement touristique, un schéma directeur d’eau potable pour connaître les ressources, l’état du réseau et définir ainsi les marges de manœuvre pour le futur, un schéma local de l’habitat à l’intérieur du Scot (*), mais aussi une étude agricole. Le 30 juin, lors de la réunion publique, le maire Bruno Sonnier a rappelé ces travaux effectués, tout comme il a expliqué les enjeux du PADD, document majeur du plan local d’urbanisme. «Cela représente l’orientation politique de la commune pour dix ans.»
Pour sa part, Ange Sartori, urbaniste du cabinet Territoires, a mentionné que cette révision indispensable «est délicate car elle touche au droit des sols, mais c’est un travail pour l’avenir». L’urbaniste a bien insisté sur cet après-PADD, «les élus vont entrer dans le gras du lard, c’est-à-dire le zonage». Et de souligner que «nous allons essayer de faire au mieux». Car, comme pour tout PLU, la commune doit désormais justifier ses choix de zones constructibles ou non.
Le PADD concentre la future vie en commun sur un territoire, il s’articule autour de l’économie, du social et de l’environnement pour un «développement durable» au sens large. Il doit également être compatible avec les nouvelles lois comme la loi Montagne et être en adéquation avec le Scot travaillé lui au niveau intercommunal. «Ce développement durable pour une meilleure qualité de vie induit une économie de l’espace, a précisé l’urbaniste. Il nous faudra aussi raisonner en coûts de déplacement.»
Pour Manigod, les élus sont partis sur une croissance démographique modérée, de l’ordre de 1,5% par an. Les grands enjeux se concentrent sur le chef-lieu, devant être renforcé, habité et animé. Il devra y avoir le développement d’un projet économique adapté aux besoins et aux évolutions en cours. Le cadre bâti et paysager devra être préservé et valorisé. «Le logement sera réorienté vers de l’habitat permanent», a insisté Ange Sartori. Du côté de l’économie, l’activité agricole sera pérennisée, l’offre touristique confortée et le commerce et l’artisanat soutenus. Si les élus locaux n’ont pas tous les pouvoirs, ils peuvent mettre en place les conditions pour que du logement collectif voit le jour ainsi que des commerces et des services. Au chef-lieu, les choix stratégiques se feront aux entrées est et ouest ainsi qu’aux abords de la RD16 et au lieu-dit la Chapelle. La circulation devra être repensée, ainsi que le stationnement. «La topographie est contraignante mais vous avez des atouts comme la qualité des paysages», a confié l’urbaniste.
Différentes facettes économiques
Pour le tourisme, les choix se portent sur une incitation à l’étalement de la fréquentation et une offre pour une plus large clientèle en s’appuyant sur les valeurs patrimoniales, culturelles et naturelles. L’accueil devra être rénové et plus adapté aux attentes de la clientèle. A Merdassier le travail portera sur la réorientation des hébergements et une injection d’équipements, tout comme une aide pour permettre une modernisation des remontées mécaniques. A la Croix Fry, Ange Sartori a évoqué «une plus grande exigence sur la qualité de l’accueil». La politique générale porte encore sur les transports en commun, les cheminements piétonniers.
L’agriculture a aussi des fonctions touristiques et paysagères. Sa pérennité demande que des terrains lui soient réservés, entre autres pour garantir les exigences liées aux AOC. Le développement de l’artisanat passera par des aides à l’installation comme la création d’un site d’accueil.
Quant à l’environnement bâti, naturel et paysager, les enjeux portent sur la répartition paysagère, l’équilibre à trouver pour la consommation spatiale, la préservation et la valorisation des espaces naturels et ruraux. «Tout cela implique de prendre en compte les ressources, les pollutions, les risques et les nuisances dans l’aménagement», a souligné Ange Sartori. Tout en rappelant que «les règles ne peuvent pas tout résoudre et nous ne pouvons pas tout écrire», en réponse à une question du public quant à l’impact dans le paysage de nombreuses constructions nouvelles où les voies d’accès sont très visibles et l’enrochement de plus en plus important.
Pour l’urbaniste, le document complet du PLU pourrait être établi début 2010 et l’enquête publique s’ouvrir à la mi-2010. La prochaine étape est donc le zonage. «C’est un document d’intérêt général. Ce qui est difficile, c’est que 99% du foncier est privé et la décision collective», a-t-il conclu.
* Schéma de cohérence territoriale
Le document du PADD est consultable à la mairie tout comme les autres documents entrant dans l’élaboration de la révision du PLU.
Légende photo ci-dessus : une plus grande exigence sera portée sur la qualité de l’accueil à la Croix Fry, afin de mieux répondre aux attentes de la clientèle.
Les élus souhaitaient implanter au col de la Croix Fry l’ensemble des installations grand public : musée des plantes, bistro bio, école de cuisine, jardin des plantes, etc. Quant au restaurant gastronomique à la maison des Bois aux Folières, Didier Lapalus a rappelé que cette partie du projet se situe en zone biotope et touche aussi deux ZNIEFF (zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique).
Le conseil municipal a voté une révision simplifiée du POS pour accélérer la procédure. Malgré cela, les services de l’Etat ne soutiendraient pas le projet des Folières, tout comme le préfet qui se montre très réservé quant au projet lui-même. Pour Ange Sartori, «la démarche environnementale est lourde, ce dossier est compliqué et touche à des espaces très sensibles».
Quoi qu’il en soit, les élus tentent de poursuivre le dialogue avec Marc Veyrat et la réflexion continue.
La révision du plan d’occupation des sols (POS) en PLU a débuté à Manigod en septembre 2006. Depuis, deux réunions publiques ont permis de mieux comprendre les enjeux d’un tel remaniement et les raisons d’une telle durée. Si le PLU est un document important, les élus manigodins ont également planché sur un diagnostic de positionnement touristique, un schéma directeur d’eau potable pour connaître les ressources, l’état du réseau et définir ainsi les marges de manœuvre pour le futur, un schéma local de l’habitat à l’intérieur du Scot (*), mais aussi une étude agricole. Le 30 juin, lors de la réunion publique, le maire Bruno Sonnier a rappelé ces travaux effectués, tout comme il a expliqué les enjeux du PADD, document majeur du plan local d’urbanisme. «Cela représente l’orientation politique de la commune pour dix ans.»
Pour sa part, Ange Sartori, urbaniste du cabinet Territoires, a mentionné que cette révision indispensable «est délicate car elle touche au droit des sols, mais c’est un travail pour l’avenir». L’urbaniste a bien insisté sur cet après-PADD, «les élus vont entrer dans le gras du lard, c’est-à-dire le zonage». Et de souligner que «nous allons essayer de faire au mieux». Car, comme pour tout PLU, la commune doit désormais justifier ses choix de zones constructibles ou non.
Le PADD concentre la future vie en commun sur un territoire, il s’articule autour de l’économie, du social et de l’environnement pour un «développement durable» au sens large. Il doit également être compatible avec les nouvelles lois comme la loi Montagne et être en adéquation avec le Scot travaillé lui au niveau intercommunal. «Ce développement durable pour une meilleure qualité de vie induit une économie de l’espace, a précisé l’urbaniste. Il nous faudra aussi raisonner en coûts de déplacement.»
Pour Manigod, les élus sont partis sur une croissance démographique modérée, de l’ordre de 1,5% par an. Les grands enjeux se concentrent sur le chef-lieu, devant être renforcé, habité et animé. Il devra y avoir le développement d’un projet économique adapté aux besoins et aux évolutions en cours. Le cadre bâti et paysager devra être préservé et valorisé. «Le logement sera réorienté vers de l’habitat permanent», a insisté Ange Sartori. Du côté de l’économie, l’activité agricole sera pérennisée, l’offre touristique confortée et le commerce et l’artisanat soutenus. Si les élus locaux n’ont pas tous les pouvoirs, ils peuvent mettre en place les conditions pour que du logement collectif voit le jour ainsi que des commerces et des services. Au chef-lieu, les choix stratégiques se feront aux entrées est et ouest ainsi qu’aux abords de la RD16 et au lieu-dit la Chapelle. La circulation devra être repensée, ainsi que le stationnement. «La topographie est contraignante mais vous avez des atouts comme la qualité des paysages», a confié l’urbaniste.
Différentes facettes économiques
Pour le tourisme, les choix se portent sur une incitation à l’étalement de la fréquentation et une offre pour une plus large clientèle en s’appuyant sur les valeurs patrimoniales, culturelles et naturelles. L’accueil devra être rénové et plus adapté aux attentes de la clientèle. A Merdassier le travail portera sur la réorientation des hébergements et une injection d’équipements, tout comme une aide pour permettre une modernisation des remontées mécaniques. A la Croix Fry, Ange Sartori a évoqué «une plus grande exigence sur la qualité de l’accueil». La politique générale porte encore sur les transports en commun, les cheminements piétonniers.
L’agriculture a aussi des fonctions touristiques et paysagères. Sa pérennité demande que des terrains lui soient réservés, entre autres pour garantir les exigences liées aux AOC. Le développement de l’artisanat passera par des aides à l’installation comme la création d’un site d’accueil.
Quant à l’environnement bâti, naturel et paysager, les enjeux portent sur la répartition paysagère, l’équilibre à trouver pour la consommation spatiale, la préservation et la valorisation des espaces naturels et ruraux. «Tout cela implique de prendre en compte les ressources, les pollutions, les risques et les nuisances dans l’aménagement», a souligné Ange Sartori. Tout en rappelant que «les règles ne peuvent pas tout résoudre et nous ne pouvons pas tout écrire», en réponse à une question du public quant à l’impact dans le paysage de nombreuses constructions nouvelles où les voies d’accès sont très visibles et l’enrochement de plus en plus important.
Pour l’urbaniste, le document complet du PLU pourrait être établi début 2010 et l’enquête publique s’ouvrir à la mi-2010. La prochaine étape est donc le zonage. «C’est un document d’intérêt général. Ce qui est difficile, c’est que 99% du foncier est privé et la décision collective», a-t-il conclu.
* Schéma de cohérence territoriale
Le document du PADD est consultable à la mairie tout comme les autres documents entrant dans l’élaboration de la révision du PLU.
Légende photo ci-dessus : une plus grande exigence sera portée sur la qualité de l’accueil à la Croix Fry, afin de mieux répondre aux attentes de la clientèle.
DTA des Alpes du Nord
En sommeil durant plusieurs années, la directive territoriale d’aménagement (DTA) des Alpes du Nord a refait parler d’elle l’année dernière. Il s’agit d’un texte régissant l’ensemble de l’urbanisme, des transports, des infrastructures et des corridors écologiques de Genève à Valence, soit le Sillon alpin. Les documents d’urbanisme locaux devront se conformer à cette directive, qui pourrait sortir dès 2010, et pour Ange Sartori «c’est un vrai problème, l’Etat revient en force après une large décentralisation». Les élus sont plus qu’inquiets surtout, comme l’a souligné le maire, que dans la première mouture, les Aravis n’étaient pas considérés comme un lieu de vie mais un simple terrain de jeux pour les urbains...Projet de Marc Veyrat
Lors de cette réunion, le maire-adjoint au tourisme, Didier Lapalus, a évoqué le projet du cuisinier Marc Veyrat, originaire de Manigod, au col de la Croix Fry ainsi qu’aux Folières. «Nous travaillons depuis un an sur ce projet.»Les élus souhaitaient implanter au col de la Croix Fry l’ensemble des installations grand public : musée des plantes, bistro bio, école de cuisine, jardin des plantes, etc. Quant au restaurant gastronomique à la maison des Bois aux Folières, Didier Lapalus a rappelé que cette partie du projet se situe en zone biotope et touche aussi deux ZNIEFF (zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique).
Le conseil municipal a voté une révision simplifiée du POS pour accélérer la procédure. Malgré cela, les services de l’Etat ne soutiendraient pas le projet des Folières, tout comme le préfet qui se montre très réservé quant au projet lui-même. Pour Ange Sartori, «la démarche environnementale est lourde, ce dossier est compliqué et touche à des espaces très sensibles».
Quoi qu’il en soit, les élus tentent de poursuivre le dialogue avec Marc Veyrat et la réflexion continue.
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Courrier des lecteurs
Pierre Baugey, habitant du Grand-Bornand, moniteur de ski, ancien conseiller technique et sportif de la Jeunesse et des Sports, ancien conseiller municipal.