Livres - N°127 - Avril/Mai 2018

Livres

En marche…

Pour ce numéro, la revue l’Alpe nous fait marcher. Et s’interroge : la marche, un style de vie ? Hier purement utilitaire, la marche est devenue un loisir qui compte des millions d’adeptes. Des chaussures dÖtzi aux baliseurs bénévoles qui entretiennent aujourd’hui les chemins de randonnée, retour sur la longue histoire de la marche dans les Alpes.

Il est ainsi abordé les métiers qui avaient pour principal mode de locomotion la marche : paysans, bergers transhumants, bûcherons, colporteurs, ramoneurs, chasseurs, soldats… Avec la naissance de la société du tourisme, la marche devient un sport bon pour la santé et les «buveurs d’air».

Il est aussi question de bourdons ou makhilas basques, cannes de marche autant qu’armes de défense, les bâtons ferrés forment l’équipement de base de ceux qui s’aventurent sur les chemins. Et puis de Conrad Gesner à George Sand, en passant par Goethe, la randonnée a donné naissance à quelques-unes des plus belles pages de la littérature.

De son côté, Martine Segalen, anthropologue de la famille, sociologue de la course à pied, revient sur sa propre expérience de la randonnée en montagne dans les années 1970, quand celle-ci commençait à devenir un loisir de masse. Enfin, les artistes aiment nous chahuter les sens. Depuis les années 1950, l’art contemporain s’est emparé de la marche comme sujet de questionnement, de Yoko Ono à Hamish Fulton. Et Edmond Baudoin a passé une partie de son enfance dans la vallée de la Roya. L’été dernier, le dessinateur y a réalisé une série de portraits et de carnets de croquis, reportage vivant sur la situation des migrants. Marcher pour apprendre. Marcher sur des milliers de kilomètres. Marcher parfois pieds nus. Ils ont entre quatorze et seize ans et ils ont vécu l’enfer avant de traverser la montagne pour arriver à Villar-d’Arêne, petit village des Hautes Alpes.

L’Alpe n° 80 La marche, collectif, 18 €

 

Monstres de littérature

En 1814 Mary Shelley, surtout connue pour son célèbre Frankenstein, et son mari Percy Shelley, considéré comme un des plus grands poètes romantiques anglais, fuient l’Angleterre où leur conduite scandaleuse n’est plus tolérée. Ils entament un voyage de deux ans qui passera par Genève et Chamonix.

La découverte de paysages «sublimes et grandioses» leur inspire des pages enthousiastes. Leur rapport au voyage est très différent de leurs innombrables prédécesseurs sur le «Grand Tour», voyageant plus pour ressentir que pour apprendre.

Mélange de récit de voyage, de correspondance, de remarques ethnologiques audacieuses et de poésie, ce texte nous entraîne dans un tourbillon romantique et épique dans le sillage de Byron et s’achève par Frankenstein sur la Mer de Glace.

Frankenstein sur la Mer de Glace de Mary et Percy Shelley, éditions Guérin, 12,50 €

 

 

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